Oeuvres étudiées avec la 3°F (2013/2014)

Maus, Art Spiegelman (extrait)- En lien avec l'étude du roman de G. Orwell : La ferme des animaux.

 

NOTES DU COURS

Chapitre 4 : La ferme des animaux, de George Orwell : une belle histoire ?

 

Séance 9 : Quand l'art parle d'histoire.

 

Découverte de la bande-dessinée d'Art Spiegelman : Maus

 

I. Descriptif du projet d'Art Spiegelman.

 

Art Spiegelman est un auteur de bande-dessinée né en 1948 à Stockolm, qui vit aux Etats-unis. Ses parents sont juifs polonais, survivants de l'holocauste. Pendant 12 ans, A. Spiegelman travaille à l'élaboration de Maus, une BD où il met en scène les souvenirs de son père de 1935 à 1945.

 

Maus évoque deux époques :

 

  1. le passé récent, où A. Spiegelman demande à son père de lui raconter la guerre.

  2. Le passé lointain, les souvenirs de son père.

 

BD en deux tomes :

 

  • Tome I paru en 1986 (six chapitres), dédicace : « Pour Anja » = mère d'A.Spiegelman

  • Tome II paru en 1991 (cinq chapitres), dédicace : « Pour Richieu » = frère d'A.Spiegelman, mort pendant la guerre (cf. Planche étudiée)

 

Les personnages de la BD sont représentés sous une forme animale : seule manière pour l'auteur de montrer ce qui n'est pas montrable → invitation à voir à travers les doublures :

 

  • Souris = juifs

  • chats = nazis

  • cochons = polonais

  • grenouilles = français

 

 

II. Liens possibles entre 'Maus' et 'La ferme des animaux'.

 

Les deux livres parlent de l'histoire :

 

  • Orwell dénonce le stalinisme à travers une fiction → histoire générale.

  • Spiegelman évoque l'histoire de ses parents qui ont subi le nazisme → histoire familiale et personnelle.

 

Les deux livres représentent les personnages sous une forme animale → décrire l'homme de manière plus pertinente en utilisant un détour.

 

 

 

Ces deux œuvres illustrent la capacité de l'art à « décrire avec pertinence les réalités physiques et psychologiques ». (Robert Storr dans Co-mix, Art Spiegelman, chez Flammarion.)

 

avec pertinence = avec bon sens, d'une manière qui convient bien

 

réalités psychologiques = qui concerne l'esprit, la pensée

 

 

 

III. Étude d'une planche de 'Maus' (extrait du chapitre 5 du tome I)

 

1) Brève mise au point sur les personnages :

 

Vladek est le père d'A.Spiegelman / Anja est sa mère. Ils ont deux fils : Richieu (né avant la geurre) et Art, l'auteur de la BD (né après la guerre).

 

Au moment représenté dans la planche, les parents d'Art vivent dans un ghetto polonais : « Srodula ». Ils mettent leur fils à l'abri dans un autre gettho (« Zawiercie »), dont ils connaissent les dirigeants (Persis chef du conseil juif), sous la garde de la sœur d'Anja : Tosha.

 

Tosha est donc à Zawiercie, avec son neveu Richieu (frère de l'auteur) et d'autres enfants de la famille.

 

 

 

2) Utilisation de la forme pour délimiter les deux histoires

 

-récit du père : cases 2 à 8

 

  • cases sombres

  • décor précis (ghetto, fenêtre, baraque)

  • cases délimitées

 

-entretien du père et du fils : cases 1 et 9

 

  • cases claires

  • peu puis pas de décor

  • cases non délimitées

 

On remarque en observant la répartition des neuf cases dans la page que l'entretien du père et du fils encadre le récit du père.

 

Récitatif = zone de texte en haut ou en bas de la case, qui n'est pas directement pris en charge par un personnage de la case.

 

3) Le relais des voix :

 

La voix de Vladek (le père) est présente :

 

  • Dans la case 1 et dans le récitatif de la case 2 : le récitatif est placé en haut à gauche pour permettre une continuité d'une case à l'autre.

  • Dans la case 9 et dans le récitatif de la case 8, placé en bas à droite pour permettre la continuité avec la case suivante. La voix de Vladek dans la case 8 donne une information capitale : « Tosha portait toujours du poison autour de son cou » qui permet de comprendre les cases 5 et suivantes → compréhension rétrospective.

 

Le reste du récit est pris en charge par les personnages, et les récitatifs disparaissent. Ce sont Tosha et l'autre femme du ghetto qui parlent.

 

Le récitatif de la case 2 ouvre le récit, celui de la case 8 le clôt.

 

4) L'expression de la détermination :

 

Mise en valeur de la détermination de Tosha :

 

  • par le type de cases choisies : trois cases carrées → format rare ! Cases 5, 6 et 7 centrées sur son personnage.

  • effet de zoom produit par la restriction du champ d'une case à l'autre → on se rapproche du visage de Tosha.

  • Précision progressive des traits de son visage :

    • case 5 : visage seulement esquissé

    • case 6 : gouttes de sueur + évolution de la posture du personnage (courbé)

    • case 7 : traits tirés + gouttes de sueur plus nettes : prise de décision d'empoisonner les enfants pour leur éviter les camps.

 

Bilan : Cette planche de Maus nous permet de comprendre le fonctionnement du livre, en effet, on voit distinctement sur cette planche les deux temps évoqués dans l’œuvre : récit du père et entretien du père et du fils. On remarque aussi qu' Art Spiegelman se sert de la disposition des cases pour mettre en scène son récit. Malgré la simplicité de son dessin, il peut rendre les personnages très expressifs (Tosha).

 

 

 

Faire semblant c'est mentir, Dominique Goblet (extraits) - En lien avec l'étude de l'autobiograhie : Enfance de Nathalie Sarraute.

 

 

NOTES DU COURS

Chapitre 1 : Le poids des mots dans Enfance de Nathalie Sarraute.

 

Séance HDA : Le poids des mots en image.

Support : Extraits de Faire semblant c'est mentir, bande dessinée de Dominique Goblet.

 

  1. Le livre en bref > présentation rapide de l'oeuvre.

Faire semblant c'est mentir = roman graphique .

(Roman graphique = bande dessinée, généralement longue, sérieuse et ambitieuse, destinée à des lecteurs adultes. On utilise ce terme pour indiquer que la bande dessinée n'a pas seulement un but de divertissement. On remarque que les romans graphiques peuvent être divisés en chapitres, c'est le cas des deux bandes dessinées étudiées en classe : Maus et Faire semblant c'est mentir.)

Mais cette oeuvre est surtout une autobiographie.

Auteur = Dominique Goblet -c'est une femme de nationalité belge.

Construction du livre = une introduction, puis quatre chapitres

Elaboration du livre = Dominique Goblet a commencé ce livre en 1995, puis a mis en veille son projet pour se consacrer à d'autre oeuvres. Elle reprend et termine Faire semblant c'est mentir douze ans après.

Edition = Livre paru en 2007 chez "l'association", une maison d'édition connue qui publie beaucoup de romans graphiques, souvent en noir et blanc. C'est l'association qui a edité Persépolis de Marjane Satrapi > c'est leur oeuvre la plus connue.

Techniques de travail = Dominique Goblet utilise différentes techniques, notamment la peinture à l'huile et le crayon gris.

 

  1. Le poids des mots rendu visible > analyse des deux planches non consécutives de la BD

Question qui permet de mener une analyse précise :

Comment Dominique Goblet utilise le BD pour répondre à son père ?

 

En effet, dès la première lecture des deux planches, on constate que l'auteur (la jeune femme aux cheveux courts) semble subir l'échange avec son père (l'autre personnage). On a le sentiment qu'elle n'a pas eu un réel droit de réponse lors de l'échange qu'elle met en images.

 

  1. Quels regard sur quelles paroles ?

       - planche 1 : Les paroles sont celles du père, et la manière dont elles sont mises en scène nous donne une indication sur la manière dont Dominique Goblet a ressenti les paroles de son père (paroles violentes, agressives).

       - planche 2 : Aux paroles du père se rajoutent celles de Dominique Goblet. Elle nous montre ici comment son père reçoit ses paroles à elle (mal, il l'accuse de snobisme).

       Il y a donc une planche où l'on voit comment Dominique reçoit les paroles de son père, et sur l'autre planche, on voit comment son père reçoit ses paroles. Le point de vue du père est aussi représenté, il permet à l'auteur de faire un portrait précis du personnage.

 

  1. Ce que dit l'image (et qui n'est pas porté par le texte).

       - L'alcoolisme du père : Il n'est dit nulle part que le père est alcoolique, mais c'est le motif silencieux de la bouteille qui le dit (planche 1). La bouteille est présente dans chaque case : elle fait dès le début partie du décor, puis l'attention est peu à peu recentrée sur elle (cf deux dernières cases). Ce motif de la bouteille invalide le discours du père, qui est un discours de sacrifice. Il y a quelque chose qu'il ne dit pas, mais que l'auteur met clairement en valeur...

       - La violence : la violence de la conversation est porté par la graphie (la manière d'écrire). Le texte de la planche 1 devient très vite en majuscules, qui sont tracées de manière brute et irrégulière. Cela renvoie une image violente du père, et cela permet aussi de traduire le volume de la conversation (il crie, manifestement). On remarque aussi que la variation sur une même phrase "J'ai tout fait pour vous" invalide ce qu'il dit : il se répère, son discours ne progresse pas, il est centré sur son individu "moi", "je" et sur l'ampleur de son sacrifice "tout". "Tout" est le dernier mot de la planche.

     - La moquerie : la moquerie est aussi portée par la graphie dans la planche 2. Le jeu sur la répétition de "cela dit" dont les "l" se multiplient permet de montrer l'insistance du père et l'intonation qu'il utilise (le "l" étiré quand il le prononce).

REMARQUE : On dit généralement que la BD, c'est du dessin + du texte. Ce qui est intéréssant ici, c'est que le texte devient lui-même un dessin, par le travail sur la graphie. C'est aussi pour cela que le dessin du personnage disparaît presque dans la planche 1, le texte devenu dessin suffit.

      - Portrait du père : Le dessin véhicule une image du père qui est trés négative et le condamne. Les cases où il apparaît sont sombres, avec une application large de la couleur > effet brouillon qui déteint sur le personnage. Ainsi, les rayures du pantalon du père ne sont pas droites, alors que les carreaux de la chemise de la fille le sont...

D'autre part, il a toujours les sourcils fronçés, son visage est fermé (yeux souvent clos ou baissés) et cerclé de noir : cheveux, sourcils, moustache -qui matérialise une bouche tournée vers le bas.

Enfin, les mains du père finissent de le condamner : elles sont très présentes dans le dessin, mais toujours associées à des activités qui ne sont pas valorisantes : il se sert à boire, il fume, il fait des gestes désordonnés pour se moquer de sa fille et il la réprimande (fin planche 2).

Ses gestes le condamnent comme le ton violent de ses paroles le condamne.

 

  1. L'inversion du rapport de force.

        Dans la planche 2, les personnages apparaissent une seule fois dans la même case : la première. Cette planche met en scène une sorte de duel, où chaque personnage a ses mots comme arme, ainsi la permière case nous présente les personnages et leurs mots (mots débordants du père, mots mesurés et presque timide de la fille).

         Par la suite, la fille et le père n'apparaissent plus dans la même case. On remarque que :

- la première rangée de trois cases est dédiées au père et à sa moquerie, la fille n'apparaît pas.

- la deuxième rangée met en scène la fille encadrant le père et lui répondant par un flot de paroles raisonnables, mais dont l'assurance faiblit (ponctuation des paroles de la fille : "!" , puis absence de ponctuation).

- la dernière rangée illustre la domination du père : la fille est réduite à pose une question "?", alors que la détermination du père se renforce "!!". C'est lui qui apparaît dans la dernière case, c'est lui qui a le dernier mot.

         Or, l'oeuvre est une réponse au père qui renverse le rapport de force, puisqu'il est représenté de manière extrèmement négative. S'il a eu le dernier mot sur le moment, ces deux planches enlèvent toute valeur à ce qu'il a dit.

 

Bilan : Dominique Goblet traduit dans son langage visuel l'importance des mots échangés dans le contexte familial. Elle donne à voir la violence brute des mots du père (ainsi qu'elle les a resentis) et l'agacement que ses propres mots produisent chez son père. Comme Nathalie Sarraute dans Enfance, elle fait une large place aux mots dans son autobiographie. Les mots et la manière dont ils sont reçus peuvent en dit long sur les individus et sur les relations qu'ils entretiennent.

 

 

 

 

Strophes pour se souvenir, Louis Aragon.

 

Strophes pour se souvenir

 

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants.

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand


Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie Adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant

 

 

 

Louis Aragon, 1955, Le roman inachevé

 

Affiche rouge placardée sur les murs de Paris le 5 février 1944
Affiche rouge placardée sur les murs de Paris le 5 février 1944

 

 

LETTRE DE MANOUCHIAN DONT ARAGON S'EST INSPIRE POUR ECRIRE LE POEME

 

 

Ma chère Mélinée

 

21 février 1944

 

 

 

Ma petite orpheline bien-aimée,

 

 

 

Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi, à. quinze heures. Cela m arrive comme un accident dans ma vie; je n'y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

 

Je m'étais engagé dans l'armée de la libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but.

 

 

 

Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté, de la paix de demain! Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. Chacun aura ce qu'il mérite comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité, après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous.

 

J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse. J 'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre. sans faute, d'avoir un enfant pour accomplir ma dernière volonté. Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires, je te les lègue, à toi, à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit à la pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de libération.

 

 

 

Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits... Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai tout à l'heure avec mes vingt-trois camarades, avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.

 

 

 

Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous, tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près.

 

 

 

Je vous serre tous sur mon cœur. Adieu.

 

Ton ami, ton camarade, ton mari.

 

 

 

Michel MANOUCHIAN

 

 

 

NOTES DU COURS

 

Chapitre 3 : Face à la guerre, quelle place pour la poésie ?

 

Séance HDA : Strophes pour se souvenir, Aragon

 

Support :

 

  • Le poème d'Aragon

 

Documents complémentaires :

 

  • L'affiche rouge (février 1944)

  • Chanson de Léo Ferré "L'affiche rouge"

  • Lettre de Manouchian à Mélinée

 

 

 

Comment ce poème rend-t-il hommage aux 23 résitants ? Comment émeut-il le lecteur ?

 

 

 

Analyse de l'affiche rouge avant d'entrer dans le poème :

 

Les résistants sont-ils des criminels (ce que veut montrer l'affiche)

 

ou des libérateurs (ce que veut montrer le poème) ?

 

Les résistants sont-ils des étrangers (ce que veut monter l'affiche)

 

ou des patriotes (ce que veut montrer le poème) ?

 

 

 

On constate que l'affiche rouge cherche à faire passer des résistants patriotes pour des criminels étrangers, afin de pouvoir justifier leur exécution. Propagande.

 

 

 

Analyse du poème :

 

 

  1. Un poème en trois temps :

 

Poème qui comporte 7 strophes

 

en alexandrins = 12 syllabes par vers

 

rimes embrassées ABBA

 

 

 

Partie 1) "L'histoire des résistants"

 

3 premières strophes + 4 premiers vers de la 4e strophe

 

étapes : se battent pour la france / publication de l'affiche / leurs derniers moments

 

 

 

Partie 2) " La lettre de Manouchian"

 

texte en italique : fin strophe 4 + srtophes 5 et 6

 

Quel effet produit la réecriture de cette lettre ? > insiste sur les qualités de Manouchian, cela fait de lui un homme bon et le fait que cet homme bon soit exécuté émeut le lecteur > sentiment d'injustice.

 

 

 

Partie 3) " Message d'injustice"

 

dernière strophe avec anaphore (répétition de "vingt et trois")

 

Cette dernière stophe résume l'injustice de l'exécution des partisants : ils étaient nombreux, jeunes, se battaient pour la france et aimaient la vie. Ils ne devaient pas mourir.

 

"nos frères" / "criaient la France en s'abattant" > ces expressions les assimilent au peuple français, puisque c'était là leur choix et leur combat.

 

 

 

  1. L'adresse aux résistants exécutés

 

Dans le début du poème, Aragon s'adresse aux résistants (marques de la 2e personne : "vous", "vos"...), quels effets produit cette adresse ?

 

 

  • Cela montre l'importance de ces hommes pour le poème (hommage dans l'adresse directe)

  • Cela place les résistants au centre du poème > ils deviennent ceux à qui on s'adresse, c'est une manière de les rendre à la vie.

  • Cela fait du lecteur le témoin de l'hommage : il assiste à l'hommage d'Aragon

  • On peut aussi considérer que cela permet au lecteur de s'identifier aux résistants (à travers le pronom "vous") et donc d'être touché par leur sort.

 

 

 

Bilan : Le fait qu'Aragon s'adresse aux partisants à la deuxième personne rend le poème plus émouvant.

 

 

 

  1. Faire des "partisants" des héros

 

 

  • La grandeur de leur sacrifice :

 

 

Expression qui montrent leur amour de la vie

 

Expressions qui montrent qu'ils acceptent la mort

"amoureux de vivre à en mourir"

"Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses"

"Adieu la vie, adieu la lumière et le vent"

"que la nature est belle et que le coeur me fend"

...

"la mort n'éblouit pas les yeux des partisants"

"je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand"

"adieu"

"amoureux de vivre à en mourir"

...

 

 

 

  • La différence entre l'attitude des résitants et celle de la Gestapo :

 

 

Humilité des partisants + absence de haine

 

Haine et rejet de l'autre véhiculés par la Gestapo (au travers de l'affiche)

"vous n'avez réclamé ni la gloire ni les larmes..."

"Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre"

"je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand"

"simplement de vos armes"

"dit calmement"

"noirs de barbes et de nuit hirsutes menaçants" >portraits volontairement peu avantageux

"tache de sang" > couleur de l'affiche

"à prononcer vos noms sont difficiles" > "peur" > volonté de faire peur aux passants en insistant sur l'origine étrangère des partisants

...

 

 

 

 

 

Bilan : Ce poème est un hommage poignant aux résistants exécutés. La poésie rend plus vive l'injustice (par les différents moyens étudiés) faite à ces hommes afin d'émouvoir le lecteur et de l'amener à conserver leur mémoire.

 

 

 

 

 

Lien possibles avec d'autres oeuvres :

 

  • Autre poème d'Aragon vu en cours : "La rose et le réséda"

  • poème de Paul Eluard "Liberté, j'écris ton nom" p.148 du manuel

  • Le chant des partisans

  • Poème de Jacques Prévert " Barbara" p. 166 du manuel