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La perspective linéaire

Perspective : technique qui permet de projeter un espace réel (une vue, un paysage…) sur un espace plat (un tableau, une feuille...).

Le but de la perspective est de donner l’illusion d’un espace réel en trois dimensions.

Cette technique prend en compte la vision et la position de l’observateur par rapport à des personnages ou des objets placés dans l’espace.

 

La perspective linéaire utilise la ligne d’horizon, le (ou les) point de fuite et les lignes de fuite (aussi appelées fuyantes).

L’horizon est toujours placé à la hauteur du regard. C’est une ligne parfaitement horizontale qui matérialise ce qu’il y a de plus éloigné ; en s’en approchant, tous les objets deviennent infiniment petits. C’est sur cette ligne que l’on place généralement le point de fuite.

 

Lorsque l’on construit un paysage, on commence par placer l’horizon. S’il est haut, on aura l’impression de regarder en bas, en plongée. En revanche, s’il est bas, on aura l’impression de regarder vers le haut, en contre-plongée.

 

Ensuite, on place sur l’horizon un point de fuite qui nous permettra de construire les volumes. Les lignes de fuites permettent de représenter les côtés des volumes en tenant compte de leur rapetissement ; elles sont toutes sécantes en un point : le point de fuite.

Les oeuvres

C’est en Italie, au Quattrocento (XVe siècle), que les peintres ont commencé à utiliser la géométrie pour construire des images. Parmi les artistes concernés, retenons Paolo Uccello et Piero Della Francesca qui ont, tous deux, consacré leurs vies à la perspective et à sa théorisation.

Paolo Uccello : Le Miracle de l’Ostie, peint vers 1465.

Ici, l’horizon n’est pas visible, mais si l’on prolonge les lignes du carrelage, les arêtes du plafond et les poutres, on se rend compte que ces lignes de fuites rejoignent bien le point de fuite ; c’est ainsi que l’on peut trouver la hauteur de l’horizon. Celui-ci est au niveau des yeux des personnages, la scène est frontale.

 

 

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Piero Della Francesca : La Flagellation du Christ, peint vers1450.

 

Ici aussi l’architecture est primordiale pour construire l’espace et pour placer les personnages. Ceux de devant sont deux fois plus grands que le groupe de personnes au fond.

 

De plus, si l’on cherche l’horizon, on s’aperçoit qu’il est à la hauteur des genoux des personnages ; la scène est légèrement en contre-plongée.

 

 Ce qui pose encore question au sujet de cette oeuvre, c'est la place très importante donnée aux trois personnages au premier plan à droite ; pourquoi sont-ils placés au plus près du spectateur alors que la scène principale est derrière ? Pourquoi n'y font-ils pas attention ? Pourquoi l'artiste a-t-il semblé vouloir les placer dans un autre espace ?

Des questions qui n'offrent à l'heure actuelle que des suppositions et non des réponses fermes et définitives... Bref, on n'a pas fini d'en parler !

 

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Retenons également les vues imaginaires de cités idéales créées par les artistes italiens du Quattrocento.

Ici, d’un artiste anonyme, le panneau de Berlin, peint au XVe siècle,

ou le panneau de Baltimore, peint aussi au XVe siècle, lui aussi d'un artiste anonyme.