Qu’il s’agisse d’une œuvre abstraite ou figurative, le geste de l’artiste et la trace qu’il laisse sont les moyens les plus efficaces de son expressivité : c’est par la matière que l’expression est optimale.

 

    En comparant le Portrait du Pape Innocent X peint par Diego Vélasquez en 1650 et Etude d’après le portrait d’Innocent X peint par Francis Bacon en 1962, il paraît évident que pour un même sujet, la couleur et la trace, c’est-à-dire le traitement de l’image (selon qu’il est classique ou plus gestuel) modifie entièrement la perception que l’on en a.

Arman : Colère musicale (1962)
Arman : Colère musicale (1962)

Il en est de même pour les œuvres tridimensionnelles comme ici une Colère de l’artiste Arman ; l’œuvre est le résultat d’un « défoulement » sur un objet précieux comme ici un violon.

Lucio Fontana, lui, choisi de ne même pas peindre : il lacère directement la toile… Le geste, agressif et « tranché » montre une volonté d’en finir avec le support traditionnel.

Issu du groupe Gutaï (un groupe d’artistes très influent au Japon), Murakami Saburô traverse des écrans de papier, traduisant ainsi la volonté du groupe d’artistes auquel il appartient de se lancer à corps perdu dans la réconciliation de l’art et de la vie de tout un chacun.

La photographie ci-contre témoigne d'une performance* réalisée en 1955.

 

(* C'est le nom que l'on donne à cet art où c'est l'action de l'artiste qui fait oeuvre. La performance s'apparente de près au théâtre mais n'est pas soumise aux mêmes codes.)

 

 

 

Le geste de l’artiste exprime suivant ces exemples une prise de position à chaque fois violente et sans appel.